Vis ma vie de fleuriste

fleursYouhouh, un nouvel épisode de Vis ma vie !
Je vous l’avais annoncé à la fin de mon billet « Vis ma vie de présentatrice Tupperware« , il y a plus d’un an !
Mais vous commencez à être habitués à ma ponctualité légendaire ^^

Donc parmi les millions (au moins) de métiers que j’ai exercé dans ma vie, il y a celui de fleuriste. C’est un métier qui fait déjà plus rêver que présentatrice Tupperware ou caissière hôtesse de caisse… n’est-ce pas ? :)

Comment est-ce donc possible alors que point de diplôme de fleuriste ne figure sur mon CV ?

Et bien tout simplement car il s’agissait d’un job « étudiant » (payé au black d’ailleurs) que j’exerçais tous les dimanches au marché !
J’ai donc été fleuriste pendant environ 3 ans, de 16 à 19 ans.

Pendant 3 ans, je me suis levée à 6h30 le dimanche matin (ça aurait pu être plus tôt mais j’avais de la chance, je n’installais pas le stand).
Et qui dit lever à 6h30 le dimanche, dit pas de sortie le samedi soir.

En théorie.

Va rester chez toi un samedi soir quand t’as 18 ans -_-

Dans les débuts j’étais sérieuse. Je regardais Buffy (je suis une grosse fan de Buffy devant l’éternel) et j’allais me coucher pour être en forme le lendemain.

Mais au fur et à mesure j’ai commencé à quand même sortir et c’était vraiment DUR le lendemain matin ! (mais j’enregistrais Buffy)
Il m’est même arrivé de faire des nuits blanches et d’enchaîner direct sur le marché. C’est bien simple, j’avais envie de mourir pendant toute la matinée… -_-

Car si je devais retenir une chose (bon allez deux) de ces années passées sur le marché, ce serait la fatigue et le froid. Les deux combinés c’était la mort.

Le plus dur était donc en hiver. Car quand on est fleuriste on a constamment les mains mouillées. Et on souffre.
Alors en plus quand on est super frileux comme moi et qu’on est mort de fatigue, le froid agresse plus que jamais.

En tant que frileuse d’ailleurs, j’étais super équipée : collant, pantalon, sous-pull, gros pull, veste, doudoune sans manche, grosses chaussettes… c’est simple, quand j’allais au marché, je ressemblais à un bibendum !! :D
Quant aux chaussures, j’ai sacrifié plusieurs paires de baskets : elles devenaient rapidement toutes vertes.

Et pour parachever ce look d’enfer, j’avais bien sûr un magnifique tablier vert !!

Au début j’avais vraiment honte de mes bouquets. Je mettais 3 heures à les faire et au final ils ne ressemblaient à rien… les gens devaient être trop déçus d’être tombés sur moi :P
J’avais aussi beaucoup de mal avec le calcul mental pour encaisser les clients rapidement…

Puis avec le temps (assez rapidement finalement) j’ai appris à faire de jolis bouquets en un temps record, à marier les couleurs et les différents types de fleurs, à connaître les spécificités de chaque fleur… et à vraiment conseiller les gens. (et à compter plus vite ! :P)
C’était la partie la plus éclatante de ce job.

Parfois quelqu’un de l’équipe imaginait un bouquet pour un client et tous les clients autour voulaient le même. C’est toujours super flatteur quand il s’agit de votre création !

Et puis il y avait l’ambiance du marché. L’effervescence, la bonne humeur, les vannes entre marchands… (parfois les embrouilles aussi).

Un des trucs difficiles également était de résister à la tentation d’acheter des fleurs (et oui !). Chaque semaine selon les saisons et les arrivages, je mourrais d’envie de me faire des bouquets !
Je le faisais d’ailleurs assez régulièrement (j’avais droit à 50 % de réduc si mes souvenirs sont bons) mais pas trop quand même car c’était ma paie du dimanche qui y passait !

Puis vers 13h, il était temps de démonter le stand : vider les seaux d’eau, les empiler, nettoyer les nappes, ranger les fleurs sur les chariots, charger le camion…

Quand j’arrivais chez moi vers 14h30/15h avec mon dos en vrac (6 heures debout à speeder sans jamais s’asseoir), c’est bien simple j’étais une loque.
Je mangeais et je passais le reste de ma journée à comater dans mon canapé devant la télé (devant mes épisodes de Buffy donc) (je n’avais pas Internet à l’époque :P). Je détestais ça d’ailleurs, ma journée était perdue, mais j’étais trop crevée pour faire autre chose.

Je ne repense pas aussi souvent à mon job de fleuriste qu’à mon job de caissière car il était malgré tout plus « pénible ».
En revanche, je prends toujours autant de plaisir à choisir les fleurs qui vont composer les bouquets que j’offre de temps en temps :)

Edit : j’ai oublié de vous parler d’un truc.
Il n’y avait (et c’est toujours le cas) rien qui m’énervais plus que lorsque mes proches ne voyaient pas la différence entre un bouquet industriel acheté dans un supermarché avec 10 fleurs multicolores différentes dedans, et un bouquet aux couleurs et aux formes délicatement choisies comme ceux que nous faisions sur notre stand.
Oh on faisait aussi beaucoup de basiques, ce n’est pas la question, mais il y a une réelle différence entre un bouquet industriel et un bouquet composé chez le fleuriste !

Je me souviens d’un anniversaire de ma soeur où je m’étais pris la tête à composer un bouquet orange et violet (on dit « bleu » pour le violet dans le jargon) que je trouvais magnifique et j’avais bien senti qu’elle ne se rendait pas compte à quel point j’avais travaillé le truc. Sa voisine lui avait offert le genre de bouquet tout prêt que j’exècre et elle ne voyait pas la différence…
Je m’en souviens encore des années après, c’est dire ! :D

(je sais, je suis rien qu’une grosse relou exigeante) (et snob des fleurs) (na)

Edit 2 : 3 jours après avoir publié mon article il y a encore des souvenirs qui me reviennent ! ^^
J’ai oublié de vous parler de l’odeur du vert. Ce n’est pas évident à expliquer mais disons qu’après le marché, je ne sentais pas la fleur mais « le vert ». Une espèce d’odeur végétale super tenace et pas forcément très agréable en fait.
D’ailleurs j’avais généralement les ongles verts jusqu’au mardi, malgré l’ardeur dont je faisais preuve pour les laver…

Photo : Rungis International

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9 Comments

  1. says: annouchka

    c’est quand même triste de ne pas réussir à voir la différence entre un vrai bouquet de fleuriste et un truc tout moche industriel (qui généralement ne sent même pas bon).
    En tout cas une chose est sûre, c’est qu’après avoir lu tout ce que je viens de lire, je n’aurais jamais pu être fleuriste, c’est bien trop dur !
    L’idée de me lever à 6H un dimanche matin pour rester des heures durant dans le froid, non merci :)
    En même temps je trouve que c’est quand même une chouette expérience que tu as eu l’occasion de vivre, et puis ça te fait des souvenirs à raconter.
    Tu devais être bien mignonne avec ton tablier vert, t’as pas une photo ?

  2. says: Delph

    Deux années de suite j’aidais un fleuriste pour le 1er mai et franchement je n’aurais pas fait ça toutes les semaines ! C’est effectivement fatiguant et mettre les mains dans l’eau froide de bon matin, brrr !

  3. says: Clyne

    >La chauve-souris : c’est d’autant plus dur quand tu te lèves à 3h et que tu vas chercher la marchandise à Rungis !
    Je l’ai fait une fois pour voir et ça m’a suffit :D

    >DSampaolo : exactement ! :)

    >Annouchka : c’était une super expérience en effet. Je m’intéressais très peu aux fleurs avant et ça m’a vraiment ouvert les portes d’un autre univers !
    Je n’ai plus jamais vu les fleurs de la même manière :)
    Pour la photo écoute je dois avoir ça qui traîne dans un carton, il faudrait que je fouine ^^
    (mais j’ai toujours mon tablier dans mon armoire ! :D)

    >Delph : certains avaient des mitaines pour se réchauffer mais j’ai jamais vu l’intérêt dans la mesure où tu les mouillais et donc tu devais avoir encore plus froid…

  4. says: William

    Je n’ai jamais été fleuriste mais le choix d’acheter des fleurs me rappelle des souvenirs agréables. En début de ce mois, je venais d’offrir à une amie une belle composition dont une rose rouge. Il est bon d’offrir des fleurs, juste pour le plaisir…

  5. says: Fleuriste

    quoi de plus beau que de rendre les gens heureux. Quand un client par avec le sourire, satisfait de son choix floral! Il sait qu’il va faire plaisir, c est aussi ça être fleuriste ! je changerai pour rien d’autre….

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